Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

PrÉSentation

  • : Geologie, Sortie sur le terrain, Stage de terrain
  • : Les articles qui seront publiés sur ce Blog de l'IDGT seront destinés à fournir des informations pour tous ceux qui désirent faire ou organiser des sorties géologiques sur le terrain.
  • Contact

Recherche

18 mai 2025 7 18 /05 /mai /2025 16:25
Un groupe de 22 participants, un convoi de 7 voitures et un camping-car

Un groupe de 22 participants, un convoi de 7 voitures et un camping-car

(photo BC) Le Pont du Gard depuis la Rive droite construit au 1° siècle après J.C , l'arche inférieure a été renovée en 1747  par Henri Pitot pour établir un pont routier.

(photo BC) Le Pont du Gard depuis la Rive droite construit au 1° siècle après J.C , l'arche inférieure a été renovée en 1747 par Henri Pitot pour établir un pont routier.

(photo BC) La pierre miocène appelée molasse présente des teintes ocres. Comme toutes les pierres calcaires, elle s'altère avec le temps (dissolution) et s'effrite avec le vent (mistral)

(photo BC) La pierre miocène appelée molasse présente des teintes ocres. Comme toutes les pierres calcaires, elle s'altère avec le temps (dissolution) et s'effrite avec le vent (mistral)

 

 

Notre excursion s'est déroulée dans de bonnes conditions météo avec 22 participants.  L'ensemble du  programme a pu être respecté sur les quatre journées.

Je remercie les photographes dont les photos ont été utilisées dans le présent compte rendu et je joins un lien vers un reportage photos très complet réalisé par Marie-Claude et Michel Diamantis.

http://michel.diamantis.free.fr/IDGT/Languedoc/J4/index.html

Les participants se sont retrouvés à la gare d'Avignon TGV pour accueillir les 5 covoiturés. Nous remercions particulièrement : Ronan Le Boulaire, Marie-Claude et Michel Diamantis et Corinne et Jean-Pierre Bernabéi pour leur gentillesse. Je rappelle que sans leur proposition de covoiturage l'excursion aurait du être annulée.

Le RdV à Avignon TGV étant un peu (trop) excentré nous avons visité le site du Pont du Gard situé à une demi-heure. Nous avons profité du parking et des infrastructures pour commencer par un pique-nique sur des tables ombragées avec vue sur le pont du Gard.

Le déjeuner terminé, j'ai présenté la géologie de la région et précisé le programme. 

Un agréable pique nique au Pont du Gard  (photo M.E)

Topo géologique avant notre départ

Une brève visite du Pont du Gard qui enjambe le Gardon (Gard) nous a permis de contempler cette superbe construction romaine édifiée avec des pierres locales provenant de carrière proches. Ce sont des calcaires coquillers déposés au Miocène supérieur. Ces matériaux faciles à tailler et relativement légers présentent également une teinte ocre qui ajoute à la beauté de l'ouvrage.

Une montée facile permet d'atteindre le belvédère de la rive droite et de surplomber le pont haut de 47m depuis sa base.  La troisième arche supporte l'aqueduc de petite dimension et qui était recouvert d'un toit. Il parcourait 50km pour amener à Nimes l'eau des sources de l'Eure près d'Uzes. La faible dénivelée de 17m  depuis Uzes jusqu'à Nimes a nécessité des prouesses techniques et permettait d'acheminer 30000 à 40000 m3 d'eau par jour. Il est resté en fonction environ 150 ans.

                                           Une partie du groupe sur le belvédère de la Rive droite (M.E.)

Une brève visite de la grotte de la Salpétrière correspond à une importante marmite de géant creusée par le Gardon dans les calcaires blancs crétacés; elle a servi d'abri à de nombreuses populations depuis 20000 ans.

Une route assez longue par Uzes, Quissac nous amène au nord de Montpellier dans la région du Pic Saint Loup pour observer les effets des plissements pyrénéo-provençaux qui ont eu lieu à partir de -40 MA.

Un regroupement à Valflaunès malheureusement sous un petit orage permet d'effectuer un panorama du célèbre pli du Pic Saint Loup. Il est formé de couches de calcaires jurassiques redressés à la verticale (pli anticlinal de Mortiès).  Il fait face à la Montagne de l'Hortus formée de couches crétacées faiblement inclinées. Le col de Fambétou est situé entre les deux montagnes et la combe a été creusée par le ruisseau le Terrieu.

Le convoi constitué de 6 voitures et d'un camping car (passe partout) se dirige ensuite à la Combe de Mortiès par Saint Jean de Cuculles pour un arrêt paléontologique. Le coeur de la Combe correspond à une érosion des couches de terrain situées au coeur de l'anticlinal et formées par les terrains marneux du Jurassique inférieur (Lias). Une petite marche périlleuse dans les marnes noires ravinées rappelle aux participants que la géologie nécessite d'être bien chaussé et en bonnes conditions physiques...

Marie Claude au secours de Claudine en péril dans les marnes noires

Une ammonite a été trouvée par Marie-Claude....

Le temps presse et nous allons rapidement au parking de Pourcaresse dans le synclinal éocène de Saint Martin de Londres.

 Panorama rapide vers le synclinal éocène de Saint Martin de Londres et au fond les premiers reliefs calcaires des Cévennes. Au pied de ces reliefs passe l'importante faille des Cévennes (parking de la Grotte des Demoiselles) qui décale les terrains latéralement de plus de 10km et explique l'orientation de la Montagne de la Séranne .

L'heure tourne et nous faisons route vers l'hôtel de Gignac où nous attend un premier apéritif de bienvenue.

Mercredi 14 mai

Temps radieux. Nous quittons l'hôtel à 9h et nous rendons au Mont Saint Baudille qui culmine à 848m. Nous effectuons un panorama à 360° sur la région, depuis les Cévennes et le Pic saint Loup à l'est jusqu'à la Montagne Noire à l'ouest (Espinouse, Lacaune) et, vers le sud la côte avec le Mont Saint Clair (Sète) et le Mont Saint Loup (Agde).

Au sommet du Mont Saint Baudille

Nous découvrons dans les calcaires jurassiques moyens du Mont Baudille de très beaux coraux bien conservés.

Découverte des coraux par Vincent et Michel. Au fond dans le paysage à droite le Pic Saint Loup et la montagne de l'Hortus.

Les participants admirent également une flore magnifique (Asphodèles, Dames d'Onze Heures).

Nous montons vers le nord sur le Causse du Larzac pour le Cirque de Navacelles depuis le belvédère de la Baume Auriol. La vue est dominante sur un magnifique méandre abandonné par la Vis, affluent de l'Hérault. 

Vue sur le Cirque de Navacelles depuis la rive opposée (rive gauche) qui permet de visualiser la Rivière la Vis qui s'écoule en cascade près du village (BC).

Nous poursuivons par le Vieux Pas de l'Escalette quio correspond à la limite du Causse du Larzac au Sud. On débouche sur un magnifique cirque creusé progressivement  par la rivière La Lergue au pied des falaises de calcaires du Jurassique moyen. 

Vieux Pas de l'Escalette avec les falaises dolomitiques du Jurassique Moyen et la résurgence de la Lergue (affluent de l'Hérault qui passe à Lodève).

Le groupe au Pas de l'Escalette

On évoque également  l'existence de l'ancienne nationale 9 emportée par un glissement de terrain lors des travaux du tunnel routier en 1991.

Le groupe sur l'ancienne nationale 9 

Nous effectuons un pique-nique sur la route déserte au voisinage de la A75

Après le déjeuner,  nous faisons route vers le lac du Salagou et son barrage pour découvrir le remplissage sédimentaire rouge du bassin permien de Lodève.

Le groupe sur le barrage du Salagou

Bloc diagramme indiquant la position du Bassin de Lodève au sein du Géoparc de l'Hérault . L'ensemble du Permien (Autunien et Saxonien) daté à 250 MA peut atteindre 2500m de profondeur. Le Saxonien constitué de formations rouges (les ruffes) est bien représenté autour du lac du Salagou. Il est recoupé par le volcanisme récent de l'Escandorgue (-2MA à -700000 ans).

Nous visitons ensuite le site de la Roque en bordure du lac qui montre la sédimentation d'argiles rouges (les ruffes) avec surfaces de petits niveaux calcaires blanchâtres présentant des mud-cracks (fente de dessication) indiquant un environnement de dépôt de faible profondeur.

 Surface à mud-cracks dans les ruffes permiennes rouges du lac du Salagou

Nous allons observer le neck de La Roque qui correspond à une ancienne cheminée volcanique verticale constituée de basalte prismé et contenant de très beaux nodules de péridotites.  

Explication dans la bonne humeur du volcanisme récent de l'Escandorgue et du fonctionnement de cette cheminée volcanique appelée neck.

La prismation du basalte est horizontale indiquant un cheminement vertical du magma basaltique dans lequel on observe des nodules de péridotites dans les prismes basaltiques.  

La péridotite correspond à la roche constituant le manteau asthénosphèrique profond dont est issu le basalte par fusion partielle. C'est le magma basaltique liquide qui a remonté ces nodules de péridotites depuis plus de 60km de profondeur.

En observant le front de taille noir, les taches plus claires correspondent aux nodules de péridotites constitués de 80% d'olivines et 20% de pyroxènes

Un nodule de péridotite photographié par Michel Diamantis

Un peu plus bas vers le lac, on observe un mur naturel de basalte prismé (dyke). Ce dyke correspond à des fissures radiaires autour de la cheminée dans lesquellles le magma basaltique est remonté.

Le dyke de basalte vertical au lac du Salagou

Le village de la Celles sur le lac du Salagou (BC)

On s'arrête brièvement à la dalle paléontologique de la Lieude pour l'observation d'empreintes de pas de reptiles.

Nous nous rendons ensuite à Carlencas pour une brève visite du belvédère géologique réhabilité par le Géopark de l'Hérault. Le panorama donne à l'Ouest sur les sommets de la Montagne Noire.

Parmi les gros blocs géologiques mis en place, un bloc de bauxite permet d'évoquer leur formation dans les régions de Carlencas (Bédarieux) et de Villeveyrac.

Elles se sont formées par altération de profils latéritiques mis en place à la fin du Jurassique. Ces produits d'érosion alumineux ont sédimenté en zone basse ou rempli des poches karstiques dans les calcaires sous-jacents. Ils ont ensuite été recouverts par les formations du Crétacé Inférieur.

Explication sur la formation des Bauxites au belvédère de Carlencas

Nous  terminons par le célèbre cirque dolomitique de Mourèze et le belvédère des Courtinals.

Ce sont des falaises calcaires (CaC03) du Jurassique moyen qui se sont transformées secondairement et partiellement en dolomies CaMg(CO3)2. L'érosion différentielle par dissolution entre les parties plus calcaires et plus dolomitiques donne ces piliers résiduels spectaculaires. Le belvédère est situé au sommet d'un de ces piliers qui donne une vue étendue sur le cirque et la Montagne de Liausson au nord qui domine le lac du Salagou au Sud.

                   Montée au belvédère entre les parois dolomitiques

Une certaine fatigue gagne le groupe avec cette pleine journée de soleil et 6km5 de marche.

On cherche des sièges à l'ombre sur le parking des Courtinals.

Notre chauffeur Ronan qui traîne un mauvais rhume déclare forfait pour la conduite. Je le remplace au pied levé et nous rentrons à Gignac où une Sangria nous attend pour nous remettre en forme.

Le "monstre"...

Jeudi 15 mai

La journée débute par les traditionnelles courses pour le pique-nique.

Nous prenons la route du Cap d'Agde et nous arrêtons à Saint Thibéry pour une visite de ce vieux village en partie construit sur une ancienne coulée basaltique. Nous nous retrouvons dans la rue du basalte​​​​​​ .

Explication sur la prismation du basalte et l'agencement d'une coulée basaltique.

Nous montons sur le sommet de la coulée pour un joli point de vue sur Saint Thibéry et la région nord.

Nous poursuivons jusqu'au Cap D'Agde pour effectuer une coupe continue depuis le Rocher d'Agde au sud jusqu'à la Pointe du Cap en passant par la plage de sable basaltique noir de la Grande Conque.

Chemin faisant on observe les empilements de tufs jaunes (palagonite)  qui correspondent aux premières émissions du volcan sous la mer (phases explosives à gros blocs du substratum et nombreuses bombes volcaniques) puis phases aériennes avec tufs gris et lapillis noirs.

Plage de la Grande Conque côté Nord montrant le contact des tufs jaunes sous-marins  à droite et des tufs gris aériens à gauche

Le groupe sur les tufs jaunes palagonitiques. Au fond le rocher d'Agde qui correspond à une cheminée d'alimentation basaltique.

La Grande Conque, vue vers la Pointe du Cap au Sud qui correspond à un appareil volcanique basaltique. A droite, l'hôtel du Cap où nous ferons une agréable pause café.

Le groupe au Cap d'Agde sur les falaises de la Grande Conque

 

Pause café offerte par l'IDGT après le pique-nique et pour certains un bon bain de mer.

Nous quittons à regret ce site magnifique et nous rendons au Mont Saint Clair constitué de calcaires jurassiques blancs, en suivant la côte par le cordon littoral entre l'étang de Thau et la mer (Lido).

Un bref arrêt sur la plage avant Sète pour discuter de l'érosion du cordon littoral. Puis nous montons au parking des Roches Blanches pour un point de vue sur le Lido et le volcan du Mont Saint Loup.

A la demande de la majorité des participants, nous faisons un arrêt à la Cave de muscat de Frontignan.. Nous effectuons une sympathique dégustation de divers muscats qui se poursuit par de nombreux achats.

Une partie du groupe à Bouzigues sur l'étang de Thau, au fond la Montagne Saint Clair

Nous nous rendons ensuite sur les bords de l'étang de Thau à Bouzigues et terminons notre journée à Mèze avant de rentrer à Gignac.

 

Vendredi 16 mai

Chacun s'est organisé pour le retour. Les covoiturés qui retournent à Avignon TGV se sont regroupés dans la voiture de Jean Pierre et Corinne Bernabei que nous remercions encore une fois pour leur gentillesse. 

D'autres remontent sur Paris en voiture par la A75 et le viaduc de Millau, d'autres vers Annecy en passant par les Matelles, d'autres prolongent leur séjour.

Un seul arrêt  touristique est prévu à Saint Guilhem-le-Désert. 

La place du village de Saint Guilhem-le-Désert (photo prise en mars)

Le cirque de l'Infernet où le Verdu prend sa source. 

La résurgence du Lirou aux Matelles, village situé au nord de Montpellier. Le Lirou est un affluent temporaire du Lez qui alimente en eau la ville de Montpellier. (photo prise en mars).

Partager cet article
Repost0

commentaires